Poeme de Rue

Jean-Paul, je le promets, je poursuivrai votre quête.  Ferai taire mon ami lorsque nécessaire.  Car souvent, comme vous le savez, le silence est le meilleur tuteur.

Jean-Paul, je le promets, je poursuivrai votre tâche.  Avertirai Jean-François de se méfier de sa beauté, de ce qu’elle peut lui prendre ou lui donner.  Car souvent, comme vous le savez, trop de confiance devient destructeur.

Jean-Paul, je le promets, je poursuivrai votre tutorat.  Enseignerai à J-F ce que vous vouliez lui inculquer.  Je serai le guide muet qui lui ouvrira les yeux sur le monde, afin qu’il comprenne enfin votre message.  Car souvent, comme vous le savez, la vie réserve bien des surprises.

Jean-Paul, je le promets, je poursuivrai votre souvenir.  Remémorerai à mon cadet que vous avez cinquante et un ans, Merci à Dieu, et êtes toujours en vie.  Alors que nous, jeunes morveux de vingt ans sommes éduqués et prospères, sans remercier personne.  Car souvent, comme vous le savez, les fortunés ont le blâme aisé et la gratitude avare.

Jean-Paul, je le promets, je poursuivrai votre sagesse.  Me remémorerai, par mon camarade, que tous ont la capacité de philosopher ici-bas et que parfois, les plus brillantes réflexions et les plus justes vérités ne proviennent pas des plus éminents noms.  Car souvent, comme vous le savez, l’expérience est un excellent pédagogue.

Jean-Paul, je le promets, je poursuivrai votre mission.  Calmerai mon complice, mais comprenez, si je ne puis vous demander que ceci, qu’il ne voulait pas vous brimer sous ses airs arrogants.  Sous son apparence suffisante, il ne savait pas, tout comme moi, comment parler, ou agir, pour vous aider, alors que c’était là son unique but.  Car souvent, souvenez-vous-en, dans de nouvelles situations, les gens sont bien maladroits.

Jean-Paul, cette nuit, par votre visage, a bel et bien porté conseil.
Cette nuit, sous notre visage, vous a prouvé, je l’espère, qu’il y a en chacun une part de bien qui ne demande qu’à aider son prochain.